Le chemin du Puy en Velay à Santiago

Michel et Michelle vers Compostelle !
C’est notre grand projet 2012 : nous avons décidé de partir pour Compostelle. Pourquoi? Parce que ce sera une belle aventure, avec des étonnements chaque jour, des situations inattendues. La vie, quoi.
Ensuite, il n’y a pas beaucoup de périodes dans la vie, où l’on peut librement disposer de trois mois, tout en ayant la forme physique nécessaire à un tel périple.
Depuis un an, nous avons multiplié les marches en montagne, les marches en plaine et testé notre endurance.
C’était indispensable, tant au plan physique que psychique, tout en n’apportant aucune garantie de pouvoir couvrir sans encombre les deux mille deux cents kilomètres qui nous séparent de Compostelle. Pour accomplir le trajet il faut compter une centaine de jours de marche.
Nous avions l’intention de faire le trajet de Cernay à Compostelle dès l’arrivée du printemps. Partir plus tôt, c’était courir le risque d’avoir des températures négatives et de la neige : des conditions climatiques qui auraient nécessité un équipement complémentaire (lourd et volumineux) et une épreuve que nous ne souhaitions pas. Un départ au printemps, fin mars, projette par contre l’arrivée en plein mois de juillet sous la chaleur galicienne avec la cohue touristique en plus; sans parler du risque de trouver les hébergements complets. Et ça, nous n’en voulions pas non plus.
Michelle a eu l’idée de partir du Puy en Velay, au Sud de Lyon qui est le point de départ d’une des quatre routes historiques françaises. Les trois autres routes partent de Tours, Vézelay et Arles. Nous emprunterons donc la via podiensis (route du Puy).
S’absenter plus de trois mois n’est pas chose facile. Cela percute directement nos activités habituelles et il faut le prévoir longtemps à l’avance. Dans cette perspective, j’ai ainsi organisé depuis plus de deux ans mon remplacement dans les fonctions de secrétaire d’Amnesty International Mulhouse et de communicant dans l’Equipe d’Animation Pastorale à Cernay. J’ai négocié ou organisé la mise en veille d’autres fonctions comme celles de conseiller municipal, de choriste, de pilote d’avion. Michelle, de son côté a dû en faire autant. Quinze jours avant le départ, nous avons un quitus à peu près généralisé.
D’autres difficultés plus anecdotiques sont apparues au cours de la préparation. Il a fallu documenter les circuits électriques et d’eau de la maison, parce que nous comptons les laisser en service et parce qu’il faut prévoir une éventuelle intervention de maintenance. En effet, l’électricité doit être maintenue pour alimenter les circuits d’alarme, les éclairages automatiques, l’ordinateur qui gère les fonctions domotiques et bureautiques. L’eau doit être maintenue pour l’arrosage (limité au strict nécessaire) des fleurs et de la partie engazonnée orientée plein sud.
En voulant vérifier la bonne marche du tracteur tondeuse avant de partir, je constate que la batterie est morte. Et malgré l’assistance de la batterie de la voiture, le moteur refuse obstinément de redémarrer. Rien n’y fait, ni vérification de la bougie, ni nettoyage du carburateur. Puis au bout de deux jours le moteur tousse, tourne et s’arrête pour de bon. Ce sera son dernier souffle après 20 années de bons et loyaux services. Il est hors de question de le faire réparer, car il présente bien d’autres problèmes mécaniques. Je mets une annonce de vente du tracteur tondeuse en précisant bien que le moteur est hors d’usage, et j’en demande un prix dérisoire. Surprise, il y a même plusieurs acquéreurs! Et le soir même le tracteur est parti. David devra tondre avec la tondeuse électrique que nous devons acquérir en catastrophe.
On pense aux géraniums qu’on peut arroser en arrosage automatique. Mais l’essai tourne au drame: le tuyau de cuivre qui passe dans le grenier fuit. L’hiver ne lui a pas été favorable. Alors les géraniums iront en pension chez la voisine…

La documentation :
topo guide du Puy à Figeac
topo guide de Figeac à Moissac
topo guide de Moissac à Roncevaux
site http://caminodesantiago.consumer.es

Les chaussures :
C’est l’équipement primordial par excellence.
Nous avions des chaussures de marche dont nous étions très contents pour faire nos marches habituelles dans les Vosges lors de nos randonnées occasionnelles. Vingt kilomètres et mille mètres de dénivelés nous étaient pratique courante. Las! L’an dernier nous avons fait trois jours de marche en Suisse, sur un parcours souvent asphalté. Les frottements répétés ont fini par provoquer des ampoules dès la première journée. Éclairés par cette expérience, nous avons longuement cherché, comparé et testé. Car dans les supermarchés du sport, l’offre est très large, les indications nombreuses : grande randonnée, moyenne randonnée, poids, hauteur de la tige etc… Mais comment trouver la chaussure idéale du jacquet*?
Les indications trouvées dans les posts des jacquets internautes sont encore plus subjectives que les indications commerciales. Cela va du godillot de marche à la sandale nu-pieds.
Alors, Michelle et moi sommes allé tester les chaussures directement dans les magasins. Et là, on a essayé, des chaussures très fermes (pied de velours dans un corset de fer), des chaussures très lourdes (style scaphandrier), des chaussures très légères (style savates d’hôtel) et enfin, nous avons trouvé des chaussures souples mais fermes, légères (1050 g) mais solides, confortables mais avec une bonne tenue (3/4 montantes), étanches mais respirantes. Nous sommes tombés d’accord sur la même chaussure!
Lowa tout terrain  Bora GoreTex QC.
* le jacquet = le pèlerin sur le chemin de Saint Jacques à Compostelle
Les chaussettes :
Les recommandations des jacquets : trois paires de chaussettes.
Nous avons opté pour trois types de chaussettes

1) une paire de X-socks  trekking evolution  : une chaussette double, solution ultime contre les ampoules…
2) une paire de chaussettes X-socks Trekking Extrême Light très fine pour la randonnée, le trekking, le voyage en saison estivale ou demi-saison. Cette chaussette sèche très vite.
3) une paire de chaussettes d’une autre marque

Les sacs à dos :
Nous avons opté pour une répartition des charges équitable quant on est en en couple : 3/4 l’homme 1/4 la femme.
Du coup, le choix du sac lourd devient très important. Après de longs comparatifs, nous avons opté pour un sac relativement léger (1560g), avec armature acier à ressorts (pour une bonne tenue dans le dos), avec dos doublé maille et système de ventilation, avec bretelles ergonomiques, sangle de poitrine et rappels de charge. et confortable ceinture abdominale. Osprey Kerstel 48 M/L
Michelle a opté pour un sac Millet de 28 litres avec dos ventilé et de multiples poches.

Les bâtons de marche :
Nous avons opté pour des bâtons trois brins, télescopiques à clips, légers, aux poignées et aux dragonnes ergonomiques.
Pour pouvoir utiliser les bâtons sur l’asphalte, nous pouvons chausser les pointes avec des embouts caoutchouc adaptés .
modèle LEKI cressida speedlock  pour madame
modèle LEKI corklite speedlock  pour monsieur
Le GPS :
Là, c’est une envie personnelle, probablement inutile aux yeux de certains. Mais, pour l’avoir testé en Suisse l’an dernier, il y a de nombreux avantages : à tout moment on peut savoir où l’on se trouve et vers où aller. En outre l’heure d’arrivée estimée est affichée et on peut donc opter pour un raccourcissement ou une prolongation de l’itinéraire du jour en fonction de la situation et des capacités physiques restantes.
Nous pensions utiliser notre GPS GARMIN 496*, mais pour limiter les appareils numériques et leurs chargeurs, nous avons abandonné l’idée la veille du départ. Nous avons opté pour la fonction GPS Orangemaps du blackberry de Michelle. Par ailleurs, nous avons tracé et sauvegardé sur internet les quinze premières étapes sur le logiciel openrunner. En cas de doute, nous pourrons regarder le tracé sur la carte de très près sur internet toujours avec le blackberry de Michelle. Du coup, il nous faut une batterie de rechange, car la fonction GPS pompe de l’énergie.
* Le GPS Garmin 496 est limité à 14 traces de 999 points : on a donc le choix entre 14 étapes de 20km avec une précision de 20m (10% du chemin) ou 14 étapes de 200km avec une précision de 200m (tout le chemin). Et le chargement des traces nécessite un PC configuré avec l’interface Garmin, chose impossible sur le chemin.

Veille du départ : Lundi 26 mars 2012

Les premiers renoncements nous font abandonner l’idée d’emporter le GPS. Trop lourd et encombrant. Nous activons en catastrophe la fonction GPS du téléphone portable de Michelle; Sur internet, nous apprenons que cette fonction est très gourmande en énergie.
Alors vite, acheter une batterie de rechange… Hélas, aucune boutique SFR ou Orange n’a de batterie en stock. Il ne nous reste que la solution de l’acheter sur internet et de la faire livre en poste restante à Nasbinals.
En préparant les affaires, nous avons le pressentiment que nous aurons trop de bagages au vu de ce qui s’amoncelle sur le lit de la chambre d’amis.
Nous retardons le moment fatidique de la pesée des sacs… Mais à 21h, il faut bien s’y résoudre et le verdict redouté tombe: 12,5 kg pour moi et 7 kg pour Michelle.
Hier encore, mon copain Gilbert qui a déjà fait le chemin, me recommandait de ne pas dépasser 8kg! Pourtant nous n’avons que trois tenues complètes. On ne sait trop que penser et on va se coucher.

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